Exposition prénatale aux particules fines atmosphériques et trouble du spectre de l’autisme chez l’enfant : une étude cas-témoins en France

Publié le 16 avril 2025

Une série d’études épidémiologiques menées aux États-Unis suggère que l’exposition prénatale à la pollution atmosphérique, et plus particulièrement l’exposition aux particules de l’air (PM2.5 et PM10) est associée à une augmentation du risque de trouble du spectre de l’autisme (TSA) chez les enfants. En Europe, les études sont rares et leurs résultats sont incohérents.

Nous avons conduit une étude cas témoin pour déterminer si l’association entre l’exposition prénatale aux PM et le risque de TSA s’observait également en France. Nous avons sélectionné des cas de TSA parmi les participants de la cohorte ELENA nés entre 2009 et 2013 (n=125). Pour constituer notre groupe de témoins, nous avons sélectionné des enfants sans troubles du neurodéveloppement issus de la cohorte ELFE (tous nés en 2011), en les appariant aux cas selon le sexe, l’année (± 2) et la région de naissance (n=500).

Les expositions prénatales aux PM10 et PM2.5 ont été estimées entre 2008 et 2013 à l’aide de modèles statistiques hybrides spatio-temporels développés pour la France. Pour étudier la relation entre l’exposition prénatale aux PM et le risque de TSA, nous avons utilisé des modèles de régression logistique conditionnelle ajustés sur la saison de naissance, l’âge des parents à la naissance de l’enfant et le niveau d’éducation des parents. Les concentrations médianes (écart interquartile=IQR) de PM2.5 et PM10 pendant la période prénatale étaient respectivement de 16,3 (3,9) μg/m3 et 22,9 (6,6) μg/m3 pour l’ensemble de la population d’analyse.

Lorsque l’ensemble de la population d’analyse était pris en compte, les modèles de régression logistique conditionnelle multivariés ont montré des Odds Ratio (OR, Intervalle de confiance à 95%) de 0,72 (0,52–1,01) et 0,84 (0,58–1,22) pour une augmentation d’un IQR des niveaux prénataux de PM2.5 et PM10, respectivement. Lorsque l’analyse était restreinte aux enfants atteints de TSA nés la même année que les témoins, les ORs étaient de 1,79 (0,80–4,01) et 2,23 (0,71–9,04), respectivement.

Nos résultats, bien que non significatifs, suggèrent que la pollution atmosphérique pourrait être un facteur de risque du TSA en France.  Des études plus puissantes sur le plan statistique seraient nécessaires pour mieux comprendre les relations entre l’exposition à la pollution atmosphérique pendant la vie prénatale et le TSA.

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